samedi 12 octobre 2013

Un chien en psychothérapie

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Le chien, une aide en psychothérapie
Saviez-vous que S.FREUD estimait plus efficaces les séances où sa chienne Chow-Chow Joffie était présente ?
Kurt Kotrschal, Professeur de biologie du comportement à l’Université de Vienne en Autriche, étudie les effets apaisant d’un chien auprès des patients dépressifs adultes.
De même, la présence de l’animal favoriserait les thérapies d’enfants traumatisés.
S’appuyant sur les théories de l’attachement, il montre le primat du lien privilégié entre l’homme et l’animal au sein du vivant et laisse imaginer le potentiel de cette découverte pour les psychothérapies futures.

L'hypnose à l'Hôpital en vidéo

France 3 Basse Normandie propose une succession de 5 feuilletons vidéo qui permettent de mesurer le développement des pratiques en hypnose à l’hôpital public et en cabinet


JT feuilleton hypnose 1 par france3bassenormandie_845
JT feuilleton hypnose 2 par france3bassenormandie_845
JT feuilleton hypnose 3 par france3bassenormandie_845
JT feuilleton hypnose 4 par france3bassenormandie_845
JT feuilleton hypnose 5 par france3bassenormandie_845

Un chien thérapeute familial

 
La zoothérapie est utilisée par les thérapeutes comportementalistes et démontre que les relations entre un être humain et un animal peuvent être utilisées à des fins de soin (usage du cheval pour le handicap psychomoteur, du chien et du lapin dans le cas de démences séniles…)
L’écothérapie est la démarche qui considère qu’un patient n’est pas seul et isolé mains inscrit dans une constellation de systèmes qui sont en perpétuelle interaction. de même, la famille prise en charge en thérapie se trouve en relation avec de multiples contextes.
En intégrant les deux approches, nous constatons que la présence d’un ou plusieurs animaux considérés comme « familiers » favorise la thérapie familiale.
Cette réalité recouvre une grande diversité de situations cliniques. L’animal familier peut permettre d’expérimenter le lien à un substitut relationnel dans une identification constructive. Il peut permettre aussi d’élaborer une place de tiers dans le couple. Il est parfois le plus résilient de la famille et permet l’appui sur ses compétences pour dépasser les traumatismes. L’animal propose dans son type d’attachement le prototype d’une expérience parentale gratifiante.
Nous proposons le concept d’écozoologie familiale pour désigner plusieurs constantes :
  1. La relation est au coeur du processus de soin et le lien à l’animal en est un des points d’appui : expérimentation de liens multiples (dépendance, autorité, initiative, réciprocité, partage…)
  2. La découverte de ressources déjà en action. La surprise, l’instant immédiat, la résolution de problèmes déjà résolus, tous thèmes identiques à la transe de soin.
  3. L’apprentissage d’une présence au monde. Les animaux familiers n’ont pas conscience d’eux-mêmes. Ils n’usent pas de leur raison. Ils sont là. La relation à ce Dasein représente une ressource inestimable pour les patients.
  4. Les animaux familiers sont centrés sur leurs rythmes corporels : manger, dépenser de l’énergie, se reposer. Ils sont le vecteur de puissantes suggestions orientées sur le corps et ses rythmes.
  5. En étant très investis par les membres de la famille et du couple, les animaux familiers sont un support précieux pour l’usage de métaphores en thérapie et plus particulièrement en hypnose. Ils sont l’univers du patient, rien de plus facile que de les transformer en ressources !
Pour continuer la réflexion, lire l’article de J.Dehasse paru en 1998 dans la revue Thérapie Familiale

Hypnose médicale

WOW et la thérapie de couple

La thérapie de couple wowienne, tellement proche de ce que l’on traite tous les jours…
Et un grand bravo à l’auteur du montage !!
Pour approfondir sérieusement la place de l’ordi dans le couple : l’article de la talentueuse Camille Labaki.

Autocritique d'une pratique de la thérapie familiale

Ma réflexion sur ma pratique s’est accélérée lorsque j’ai été confronté à des situations sclérosées, chroniques, où je refaisais toujours la même séance, où j’arrivais à 15, 20 ou 40 séances…sans grande amélioration. Même les pistes trouvées en supervision devenaient inopérantes. Je disais : monsieur est ceci ou madame cela. Je parlais de leurs résistances et me trouvais souvent incompétent.
Au fur et à mesure des années, j’ai pris conscience d’un certain nombre de dérives dans ma pratique que je m’applique à corriger.

Lecture linéaire et causaliste

Ex : comment était votre père ? (il buvait) et comment était-il avec votre mère alors ? (méchant), que faisait-elle ? Comment réagissiez-vous ?
Dans ce type de questionnement, je mène bien un questionnement « comment » mais la suggestion derrière cette conduite d’entretien devient : si tu te disputes aujourd’hui avec ta femme, c’est parce que, quand tu étais enfant, tes parents ne s’entendaient pas et que cela t’influence maintenant sans que tu t’en rendes compte. La thérapie reste implicitement de chercher dans l’enfance ce qui échappe et qui détermine les comportements. La thérapie est alors causaliste, on établit des liens de cause à effet quand bien même on pose des questions avec un « comment » et pas un « pourquoi ». La thérapie devient alors déterministe et suppose donc des forces inconscientes qui agissent. On reste sur une thérapie de conscientisation des déterminismes inconscients de nos actions. Bref, de la psychanalyse qui ne dit pas son nom.

Le thérapeute neutre et bienveillant

J’ai longtemps pratiqué cette idée que si l’on utilise le langage pour lier les affects à des représentations, il y a un effet thérapeutique. Dans leur « espace de parole », si les gens viennent nous voir, « c’est qu’ils y trouvent quelque chose ». Le thérapeute conduit alors une causerie, une conversation sans objectifs. Et sans objectifs, il est impossible de déterminer une stratégie d’intervention. Le thérapeute devient comme un « mur d’entrainement » sur lequel les patients font rebondir leurs plaintes, symptômes et autres difficultés.
De la même manière, j’ai réalisé que les soignants cultivent des réflexes immédiats et permanents de protection. Si la situation crise, on protège de suite, on sédate, on enferme. Si ça pleure, on soutient, on protège.
Non ! Je me suis aperçu que pour pouvoir faire quelque chose de sa souffrance, il faut d’abord la vivre pleinement et se l’approprier.
A être bienveillant, le thérapeute cherche à protéger, à apaiser et développe dont une attitude visant à éviter les perturbations qui pourraient faire criser le système. C’est se retrouver fort démuni pour savoir comment faire avec du chaos. Dans la vraie vie, le chaos n’est ni programmable, ni évitable.
On a beau répéter le mantra « on n’est pas un Service d’urgence », il n’empêche que ce sont les personnes qui déterminent si elles sont en demande « urgente » ou pas.
Personnellement, j’ai réalisé avec Milton.H.Erickson qu’il fallait quitter mon illusion de maîtrise de la définition de la réalité du patient. J’ai constaté que mon refus de l’urgence était à la mesure de mon incapacité à accepter le chaos comme un élément majeur de la vie. L’idée que la thérapie prend du temps, se fait seulement quand le patient est disponible rationnellement est encore un vestige de la pratique analytique.
Je me suis dit au contraire que j’avais beaucoup à apprendre de la thérapie d’urgence et suis allé voir si cette dernière existait.
Le problème, c’est qu’à imaginer que le chaos ne fait pas partie de notre espace thérapeutique, à tenter de l’éviter par des pirouettes intellectuelles…nous prescrivons du figé, du chronique, nous participons à maintenir un système sans vie (questions essentiellement orientées sur les problèmes qui amplifient les sensations d’une aggravation du problème pour le patient, questions centrées sur le passé auquel on ne peut rien changer, sur les liens de causalité, sur ce qu’il faut comprendre ou penser donc sur la conscientisation des choses inconscientes, sur les ressources externes plutôt qu’internes aux individus (interventions médicales, hospitalisation, traitements médicamenteux, prescription de thérapie individuelle, etc…)

L’illusion systémique

Si la systèmie s’est distinguée dans son origine de la thérapie des profondeurs penchée sur le « sujet » pensant, se centrer uniquement ou essentiellement sur un questionnement relationnel devient tout aussi dogmatique et sclérosant.
J’ai réalisé que tout se tient et fonctionne en même temps : l’individu et les contextes dans lesquels il évolue.
Je ne pouvais donc plus distinguer la thérapie du système familial et celle de ses éléments.
Il me fallait trouver de nouvelles pratiques pour faire de la thérapie qui soit à la fois familiale et en même temps individuelle.
Affiner la notion de système m’a emmené vers la systémie de 3ème génération, la complexité et la neuro-éco-systémique.

La première séance catastrophique

L’approfondissement de la thérapie brève puis des thérapies brèves créatives a fini de me convaincre que l’essentiel de la thérapie se construit en première séance. La quasi-totalité de la thérapie se construit d’ailleurs selon moi autour des 5 premières séances. La thérapie s’avère fructueuse si la première séance a été parfaitement menée.
Toutes les erreurs que je commettais en première séance contribuaient à façonner des thérapies inutiles, fastidieuses et interminables.
Exemples de ratages de première séance que je faisais fréquemment :
  1. Enoncé des problèmes par les gens avec une fascination exercée sur le thérapeute (par le symptôme, le conflit, le degré de souffrance, le multi-générationnel, etc…)
  2. Pas de « plus petit objectif visible réalisable » défini.
  3. Style thérapeutique flottant et définition de la relation thérapeutique indéfinie.
  4. Thérapeute très vite neutralisé par le jeu familial.
  5. Pauvreté dans l’utilisation du cerveau droit donc du bla-bla et de la rationalisation.
  6. On cause et il ne se passe rien.
  7. Pas de centration sur la nécessité de changement, le vivant, le confort, le positif…
  8. Pas de construction d’une auto-ratification par les personnes d’une amélioration dès la première séance.
  9. Détermination d’une hypothèse (autre mot pour un objectif officieux) donc d’un objectif arbitraire et d’une pseudo stratégie pour atteindre cet objectif du thérapeute. Il faut un objectif et une stratégie mais co-construits avec les patients.

Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45

Une nouvelle éthique thérapeutique

Ce qui guide aujourd’hui mes pas



Le changement



Les gens viennent en thérapie avec une souffrance, un inconfort, une perturbation. Ils sont forcément motivés à ce que leur situation change vers davantage de bien-être.
Ils ont des résistances au changement, donc les thérapeutes ne doivent pas alimenter ces résistances mais les faire sauter.
Ils doivent accompagner les personnes pour qu’elles expérimentent elles-mêmes le changement.
Cela doit se faire en séance et se prolonger à la maison (thérapie du mouvement et prescriptions de tâches de changement). On recherche l’insight et je favorise toutes les techniques qui le permettent.

La présence

La rencontre avec l’homme et l’œuvre de François Roustang a achevé de me convaincre que la thérapie n’est pas dans nos bla-bla et autres stratagèmes techniques mais réside dans notre propre présence au monde. Un thérapeute déséquilibré dans sa vie et dans son corps va témoigner d’une présence dépourvue de centre de gravité. Un thérapeute moribond imprime une thérapie souffreuteuse.
Que l’on parle de transmission d’humanité (B.Fourez) ou de présence totale ici et maintenant (F.Roustang), il s’agit bien dans la thérapie avant tout d’adopter une posture.
Donc il convient de se déterminer une ETHIQUE (ensemble des valeurs qui nous définissent)
Particulièrement en choisissant de travailler avec l’approche éricksonnienne, l’influence du thérapeute est majeure, il faut donc pouvoir la connaître pour l’orienter.

Les ressources

Il ne suffit pas de clamer que l’on travaille sur les ressources et les compétences des gens, encore faut-il aller les chercher et les potentialiser dans le cours de la séance. Cela se concrétise pour moi par une quête des exceptions au problème et l’utilisation de la question miracle dès la première séance, des tâches de recherche des savoir-faire et savoir-être au monde, l’amplification des zones du corps confortables, des sensations de bien-être qui traversent souvent furtivement les séances, etc…
Toutes les techniques de thérapie brève et surtout l’hypnose me sont alors d’un grand secours.

L’harmonie

Nous savons tous maintenant avec E.Morin et les théoriciens de la systémique de 3ème génération que depuis le 17ème siècle, la science a scindé l’individu occidental en deux parties : celle qui pense, consciente et fiable et celle qui ressent des passions, inconsciente et pathogène.
Or les patients souffrent à tous les niveaux en même temps et ils ne sont pas coupés en deux. Les thérapeutes non plus d’ailleurs.
Les avancées majeures en neurosciences et en génomique montrent que nos sensations parviennent plus rapidement à notre cerveau que nos pensées. La communication non-verbale est celle qui conduit tous nos contacts au monde extérieur. Les hormones, les transformations mêmes de notre réponse identitaire par la plasticité cérébrale et génomique se font dans une osmose corps/pensée, inévitable et immédiate.
Ainsi, des cliniciens comme G.Brosseau créent une hypnose instantanée qui par des nano-inductions sensorielles réinitialisent notre ressenti corporel, l’harmonisent et contribuent à redéfinir notre présence au monde en se sentant vraiment vivant.
E.Rossi (ayant travaillé 20 ans avec Erickson) utilise une hypnose articulée à la plasticité neuronale et génomique aux effets extraordinaires. Il a réussi à récupérer totalement ses fonctions après deux AVC en travaillant sur lui-même à la recréation de réseaux neuronaux et musculaires. Erickson avait fait de même pour survivre à deux crises majeures de polyo…

Les expériences

Erickson insiste beaucoup avec ses patients sur les apprentissages. Pour lui, il est nécessaire que le patient s’appuie sur ce qu’il sait déjà faire, ce qu’il a déjà appris (le vélo, la nage, respirer…) pour mener à bien de nouveaux apprentissages.
Les neurosciences nous apprennent que la mémoire n’est pas constituée de souvenirs classés et rangés mais de faisceaux d’information qui se reconnectent, se perdent s’ils ne sont pas activés, peuvent s’enrichir de nouvelles entrées. Se souvenir, s’est reconstruire à chaque fois quelque chose de nouveau.
Pour survivre, il faut s’adapter, pour s’adapter, il faut apprendre, c’est le propre du vivant. Et pour apprendre, il convient d’expérimenter. Les études montrent que la mémorisation d’une information pertinente de l’environnement est 10 fois plus importante si cette information a été vécue que si elle a été seulement parlée. Et l’augmentation est encore plus forte si l’information a été expérimentée polysensoriellement.
Plus le nombre de sensorialités est élevé dans l’expérimentation de la vie et plus l’expérience est mémorisée puis traitée par le cerveau.
Il faut donc faire des thérapies expériencielles et autant corporelles que verbales. Je m’inspire beaucoup des thérapies d’impact, construites à partir de la gestalt, de la pnl et des thérapies brèves par Danie Beaulieu.

La complexité

On connait les changements de type 1, 2 et 3 de Watzlawick. Si des chasseurs n’ont plus rien à manger :
  1. Je leur donne du poisson
  2. Je leur apprends plutôt à pêcher
  3. Je leur apprends à fabriquer des cannes à pêche.
C’est ce degré ultime de complexité qui est visé en thérapie. Le but est de permettre une redéfinition de la présence au monde, un rééquilibrage de soi qui dépasse de loin l’apaisement du symptôme.
Pour comprendre la complexité, il faut travailler entre autres l’œuvre d’Edgar Morin et saisir son approche intégrative d’une nouvelle épistémologie scientifique. Sa « méthode » est la référence essentielle. Vous trouvez sur ce site beaucoup de vidéos  en plus d’un powerpoint.
Ce que j’en construis pour ma pratique :
  • L’infiniment grand est dans l’infiniment petit et vis-versa. Tout est contenu et connecté à tout. Donc on se fout totalement de l’endroit où on va amorcer un changement, ce dernier est multimodal et centripète (il se propage, diffuse)
  • L’être humain est d’abord un être vivant. Il doit se connecter avec sa partie vivante, pas seulement avec sa partie pensante. Ca pense, ça ressent et ça vit en même temps et tout le temps.

Le Quantique

Les théories de la relativité ont révolutionné la physique moderne, la physique des particules et maintenant les découvertes en astrophysique mais aussi la thermodynamique contribuent à façonner pour moi une nouvelle approche de la thérapie :
  1. La dimension énergétique de la personne, la répartition de ses flux dans son corps, son Ki, sa connexion avec sa dimension cosmique, sa participation au temps et à l’espace autour de lui…
  2. La dimension spatiale et temporelle relative. Nous avons fait des choix, pris des chemins mais contrairement à la croyance cartésienne et newtonienne, la physique quantique nous apprend que tous les chemins continuent à exister comme des univers parallèles. Il suffit de faire rebifurquer notre route pour croiser un chemin non choisi dans le passé. De même des éléments d’un autre temps et d’un autre espace viennent sans cesse retraverser notre vie et ce sont autant d’expériences de multiplicité, de synchronicité et de synergie.
Les âges internes explorés et utilisés en hypnose sont directement issus d’une lecture quantique de la thérapie. Je n’ai pas que l’âge de ma carte d’identité, j’ai aussi d’autres âges intérieurs et ils sont tous là en moi en même temps, combinés, se rencontrant avec les âges des autres autour de moi.
On comprend également l’avantage de faire vivre aux patients des expériences de dissociation où les multiples facettes de lui-même peuvent se rencontrer, collaborer, se neutraliser…

L’interne individuel virtuel

Même si je reçois un couple pour une thérapie systémique relationnelle, je n’oublie pas que la souffrance est avant tout individuelle, ainsi que la demande.
Pour moi, l’individu est premier. Si je l’oublie au profit du tout relationnel, la thérapie est foutue.
Ensuite, je cherche à activer le remaniement de la définition que le patient se fait de son monde (thérapie constructiviste) et principalement de son monde interne.
Je vais booster au maximum sa créativité, déstabiliser le système après avoir construit un joining serré.
La dynamique de la thérapie passe en alternance de l’exploration interne de son équilibre positif et confortable à une nouvelle définition de la relation contextuelle par expérimentation (tâches).

Le secret de l’intime

C’est une des révolutions dans la pratique du thérapeute les plus difficiles à réaliser. Le changement va avoir lieu et je n’ai pas à en connaitre ni le contenu, ni les causes, ni les rouages.
Il m’importe seulement d’avoir fait des choses pour que le changement souhaité par le patient advienne.
Je me moque complètement qu’il ait compris ou pas ce qui s’est passé pour lui. L’important est qu’il ressente une nouvelle zone de confort qui lui procure un bien-être dans sa nouvelle existence. C’est cela et seulement cela que je vais valider avec lui. Et lorsque cela est atteint, la thérapie est terminée.
Par conséquent, une excellente thérapie peut très bien durer trois séances.
Mes deux adages :
« La vie, ça ne se pense pas, ça se vit »
« De la vie, dans la vie, pour la vie »
(HORACE)
Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45

Danie Beaulieu

Techniques d’impact en psychothérapie, en relation d’aide et en santé mentale de Danie Beaulieu


Danie Beaulieu est docteur en psychologie (Ph.D). Elle est le seul maître certifié en Thérapie d’Impact au Canada, et la seule psychologue habilitée à enseigner la technique d’Intégration par le Mouvement Oculaire (IMO).
Conférencière réputée et recherchée au Québec, elle multiplie ses présentations à l’étranger et intervient régulièrement comme expert et hypnothérapeute invitée d’honneur à la Fondation Milton.H.Erickson.
Comme tous les livres de Danie Beaulieu, celui-ci est une mine de techniques détaillés et d’exemples cliniques. On se plait à évoluer à ses côtés dans une psychothérapie appliquée. Comme dans tous les cas où un grand thérapeute est à l’oeuvre, tout parait simple.
La question centrale de la thérapie est celle de la nature du changement.

L’être humain vit et construit sa réalité par la cénesthésie de ses sens

Tout être humain apprend à partir de ce qu’il entend, voit, sent, goute et ressent. Chacun de ses sens possède ses propres circuits neurologiques, ses mémoires spécifiques. Leur cénesthésie construit notre réalité.
Or les thérapeutes se limitent au langage verbal dans leurs stratégies d’aide. Chacun d’entre nous présente ainsi une orientation sensorielle à la réalité privilégiée : visuel, auditif, kinesthésique, tactile.
Chaque sens possède son individualité propre. En diversifiant les types d’intervention, nous respectons davantage le mode d’apprentissage de chacun et augmentons la richesse du processus.

La psychothérapie doit se faire amie du cerveau

La psychothérapie s’appuie sur le fonctionnement neuronal qui est activé dès lors que l’on fait appelle à la mémoire et à la nécessité de nouveaux apprentissages.
Gerald Edelman, prix Nobel de médecine, montre que notre mémoire n’est pas stockée mais se recrée à chaque fois qu’on y accède. Ainsi, on réalise l’intérêt qu’il y a à réveiller l’ensemble de la géographie neuronale. Cela diversifie, facilite et enrichit l’accès à des connexions mentales plus riches.
Le résultat est une compréhension plus rapide et quasi immédiate. Le client se met en contact instantanément avec les informations pertinentes qu’il possède au lieu d’essayer des les reconstituer en les parlant et en les analysant.
Le thérapeute n’a plus besoin d’essayer de pénétrer le tiroir de l’inconscient, il s’efforce de fournir au client le maximum de stimulations multisensorielles pour éveiller les réseaux neuronaux en cause.

Installer un climat propice aux changements.

Milton H Erickson pratique la transe « facilitatrice » où l’on met en action l’hémisphère droit du cerveau, plus intuitif. On le prédispose ainsi favorablement à l’émergence et à l’assimilation de contenus pertinents. Les techniques de concentration de l’attention dans la méditation ou de confusion dans la transe permettent ces états particuliers de conscience où le conscient est occupé pendant que l’inconscient (au sens éricksonnien) travaille.
En thérapie d’impact, le client est rapidement fasciné par la scène recréée à l’aide de différents outils. Le présent, le passé, le futur sont convoqués par une multitudes de sollicitations sensorielles et émotionnelles. Le cerveau est tout entier au travail dans cette transe.
Le Docteur Georgi Lozanov (1978) a publié et montré que nous n’utilisons que 10% de notre capacité cérébrale. Il convient de faire travailler ensemble les deux hémisphères cérébrales pour augmenter les capacités d’apprentissage de façon exponentielle.
De plus, la mémoire est encore décuplée lorsqu’on la nourrit d’applications multisensorielles.

Apprendre par modeling

Le modeling est l’impact donné à la relation par ce que nous sommes, l’empreinte de notre présence au monde. La santé mentale, c’est simplement être pleinement soi-même. Notre façon d’intervenir nous permet-elle cela ? Notre façon d’aider le client nous amène-t-elle à avoir aussi du plaisir dans notre travail ?

Qui mène la thérapie ?

Le rôle du thérapeute est de proposer au client des moyens variés, basés sur la connaissance de son fonctionnement intrinsèque, pour l’aider à accéder aux solutions qu’il possède ou pour ajouter de nouveaux outils à son répertoire.
Il est essentiel en thérapie d’impact de modifier les formes, de varier en permanence le format de l’entrevue.

Une variété infinie d’outils d’intervention

Il s’agit d’utiliser les objets présents dans l’environnement pour en construire des métaphores multisensorielles de la problématique du patient :
Des feuilles de papier, de la pâte à modeler, des cassettes vidéos usagées, des autocollants, du sparadrah, des filtres à café, une bouteille de bière vide, un billet de 20 euros, des cordes de 5 et 20 centimètres, des puzzles, un pot fermé, un jeu de cartes, des gobelets jetables, un élastique, des chaises, etc…
Dannie Beaulieu utilise nombre des techniques avancées d’Erickson. Elle intègre également des approches comme la Gestalt (awareness, insights, utilisation des chaises vides, notions de flux…), la PNL (notions de modeling, d’ancrages…) et l’analyse transactionnelle (les 5 parties de l’ego : l’Enfant naturel, l’Enfant adapté soumis ou rebelle, l’Adulte, le Parent nourricier et le Parent critique)
La dramaturgie est utilisée pour faire ressentir ici et maintenant dans son émergence de figure sur le fond (sa gestalt) la force du problème, de l’émotion et de sa solution.
« C’est à mon avis ce qui distingue le mieux « l’ici et maintenant », au lieu de parler de quelque chose ou de le voir, on le vit avec toute l’intensité qu’il génère »
« La guérison ne se fait pas grâce au transfert, mais plutôt à la suite des apprentissages de nouvelles habiletés, au modeling et à l’enseignement du thérapeute »
Les techniques d’impact sont utilisables en individuel, en couple, en famille et avec des groupes.

Découvrir Danie Beaulieu en action :



Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45

Correspondances des univers parallèles

Quelques échos aux univers parallèles…ayant l’expansion des choses infinies

et à la Transe hypnotique.


CORRESPONDANCES


La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Baudelaire, Les Fleurs du Mal, IV.

Accueillir la Force avec Maître Yoda

« You must just feel the Force arround you…me…you…everywhere » (Maître YODA)

Est-il possible que le Pouvoir cosmique de l’être humain puisse faire émerger des véhicules qui transportent vers d’autres dimensions lointaines ?
La cristallisation de la Force en soi permet des changements que l’on n’imaginait pas.
Et le guide ne fait qu’expliquer la Présence de la Force (de changement), guide d’apprentissages et de croyance en son propre pouvoir.
Ce qui paraissait inéluctable devient réversible. L’impossible devient possible. Le temps est lui-même suspendu.

François ROUSTANG

Le 8 décembre 2012, Raphaël Enthoven a invité François Roustang, psychanalyste et hypnothérapeute, sur Arte.
Voici la retranscription des meilleurs moments :
« Je n’ai plus besoin de cette séparation entre conscient et inconscient »
« On perçoit infiniment de choses dont on ne fait rien mais l’important est précisément d’être dans le présent pour réactualiser toutes ces choses que nous avons ressenties sans pour autant les utiliser »
« Celui qui hypnotise induit des choses chez celui qui est hypnotisé »
« L’hypnotiseur suggère à quelqu’un d’exister et en même temps le laisse faire »
« Le fait que le psychanalyste ne parle pas crée une demande qui est bien pire qu’en hypnose. La psychanalyse est une suggestion au long cours »
« Mon expérience de la psychanalyse n’était pas une expérience langagière mais une expérience de surgissement »
« La question n’est pas l’influence, on peut influencer quelqu’un. La question est de savoir si, dans un second temps, on attend la réaction de quelqu’un »
« A force de regarder une image, on ne peut plus regarder. La fin de la fascination peut conduire à une imagination beaucoup plus riche »
« Ce que j’attends dans une cure, c’est que l’individu sorte de ses limites et produise une vitalité nouvelle »
« L’hypnotisé, en fermant les yeux ressent un état de vide. Il n’est plus aidé par l’hypnotiseur qui le laisse à lui-même. Il est alors obligé de créer et de s’appuyer sur ses propres forces à lui »
« On ne donne aucune indication narrative et cet aspect minimal est capital pour précisément susciter tout autre chose, un état dans lequel on entre qui est un état d’harmonie »
« On n’est plus limité par des habitudes de penser ou de sentir et on est ouvert à toutes les possibilités et ce champ des possibles nous ouvre à un état où les choses se correspondent »
« L’état hypnotique consiste à ne rien faire, ne plus penser, ne plus sentir mais par le fait même, à ouvrir à un monde qui va permettre que les choses se correspondent, le bon accord, un accord entre tous les éléments de mon existence »
« Ne rien faire, ça veut dire que j’accepte tout à la fois »
« C’est mon impossibilité d’interpréter qui m’ouvre, moi, à toutes les possibilités de mon existence »
« Lacan parle du signifiant qui ne signifie rien. C’est une absurdité ! On en a conclue qu’il s’intéressait au langage mais c’est tout le contraire. Il s’intéresse au langage pour précisément l’annihiler donc on est dans un état hypnotique »
« Lacan hypnotisait et laissait plein de ses disciples dans un état d’hypnose continue, une dépendance continue »
« J’aurais pu rester à l’Ecole freudienne si on m’avait permis de penser par moi-même »
« J’ai rapidement posé la question à Lacan et à ses disciples : comment sort-on du transfert ? Un de mes bons amis m’a dit : mon pauvre François, t’en est encore là ? Mais on n’est sort pas ! Cette dépendance à l’égard de Lacan est quelque chose de constitutif pour nous, ce qui me paraissait tout à fait absurde »
« J’ai dit quelquefois : tout ce que j’écris sur l’hypnose est auto-dégradable »
« Tout ce que j’écris est un échec de conceptualisation, on me traite d’anti-intellectuel, ce qui est vrai parce que, comme dit Hegel, il ne faut pas se laisser influencer par les catégories de l’entendement »
« Hegel dit que si vous vous libérez des limites de l’entendement qui sont le temps et l’espace, alors vous pouvez entrer dans une communication universelle, c’est l’image de l’esprit universel »
« Des gens agissent complètement différemment après ne serait-ce qu’une séance. Quelqu’un qui est complètement englué dans des relations conjugales ou bien dans des questions d’affaires, etc…tout se dénoue comme par enchantement et j’ai des gens qui reviennent me voir un mois ou deux après, qui me disent : je ne comprends rien, ma vie a changé, qu’est ce qui a pu se passer ? Expliquez-moi ! Je ne peux pas vous expliquer, vous vous êtes simplement remis à votre place. L’explication que je donne aujourd’hui; c’est que nous sommes toujours en dehors de nos pompes. Si nous sommes à notre place, il n’y a que de faux problèmes ou plutôt que des problèmes qui sont faux »
« Guérir, c’est tenir compte des circonstances dans lesquelles on se trouve. La situation dans laquelle on se trouve, aujourd’hui, dans ce présent »
« Votre histoire, votre passé, arrêtez de raconter tout ça ! Cela n’a aucun intérêt mais mettez vous aujourd’hui dans cette situation là et vous verrez que les choses, comme par enchantement, se transforment »
« Laissez-vous prendre la bonne position pour vous !…ça va ? Bah oui, j’ai plus mal. Nous passons notre temps à nous tordre, c’est désespérant de sottise ! »
« Wittgenstein écrit : « si vous avez un problème, arrêtez d’y penser ! ». Pensez là où vous êtes assis confortablement. Il n’y a aucun problème qui résiste à ça ! »
« Quand vous opposez des arguments, vous restez au niveau d’une discussion. Il s’agit de se placer à un tout autre niveau, Wittgenstein dit : à un niveau vital ou animal. Vous demandez : où est ce lieu ? Dans mon animalité »
« Si je redeviens un simple animal humain vivant, les problèmes disparaissent »
« Se former à l’hypnose, c’est apprendre à se débarrasser de toutes les procédures qui nous ont été enseignées »
« Le philosophe veut parler de ce qui indéfiniment fournit [en lui] de quoi parler mais qui n’est jamais suffisant ni adéquat »
« L’hypnose est un petit résidu dans notre culture de ce que les orientaux connaissent par coeur »



 



Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

Ernest ROSSI

Ernest Rossi a la particularité d’être à la fois un grand praticien de l’hypnose et un chercheur en neurosciences particulièrement pointu.
Il fut l’élève, puis le collaborateur de Milton H. Erickson durant les sept dernières années de la vie de celui-ci.
Rossi consacre sa vie à rapprocher hypnose et la psychothérapie des connaissances scientifiques d’aujourd’hui : la neurogénèse, l’activation du génome, la transmission synaptique. Il s’agit de construire des correspondances entre les spécialistes du corps et de l’esprit. L’être humain est unique et entier.
A partir des années 1990, il se rapproche des théories du chaos et de la nature quantique de la conscience.
Aujourd’hui, il lie l’hypnose et la génomique dans une approche géno-neuro-physiologique de l’homme. Son apport est à la fois théorique et pratique.
E.Rossi suit Milton.H.Erickson sur la dénonciation des limites de la suggestion directe mais va plus loin en considérant la thérapie comme une modification interne du patient lui-même, y compris neuronale.
« La nouveauté, l’exercice, l’entraînement et l’attention volontairement focalisée peuvent faciliter la croissance et la réorganisation du réseau neural du cerveau« 

Ses objectifs

Comprendre comment la plasticité du cerveau et l’expression des gênes peuvent en hypnose thérapeutique et en rééducation faciliter le développement personnel et la guérison.

Le nouveau modèle neuroscientifique en 4 étapes

  1. Initiation : laisser apparaître une idée et commencer à travailler sur un processus
  2. Incubation : Incubation : lutte et conflit pour tenter de résoudre le problème
  3. Illumination : instant créatif, insight, éclair de compréhension, solution
  4. Vérification : on vérifie avec bonheur que l’on a bien trouvé la solution
Rossi travaille sur le modèle quantique avec une redéfinition de la notion de temps. Il étudie les caractéristiques de la plasticité cérébrale, l’usage des neurones miroirs, l’expression génique.
« Ces approches thérapeutiques sont opérationnelles sur beaucoup de niveaux autoréférentiels tant pour le client que pour le thérapeute et qu’entre eux. Au sens le plus profond, la psychothérapie n’est pas simplement un processus par lequel un médecin enseigne, dirige et suggère des choses au client. Dans les meilleures circonstances, les systèmes des neurones miroirs tant du médecin que du client (ou du patient) sont simultanément actifs dans une synchronicité empathique mutuelle (ou réciproque) »
La génomique (à ne pas confondre avec la génétique qui concerne l’hérédité et n’est pas influencée par les facteurs extérieurs, sauf dans les cas exceptionnels de mutation) nous apprend que l’expression des gènes est influencée par d’innombrables facteurs environnementaux de tout type, y compris les pensées et les comportements.
Ainsi, les souvenirs, les pensées, les émotions, les comportements qui correspondent à une organisation neuronale donnée peuvent être en permanence modifiés en agissant sur l’expression des gènes qui commandent la synthèse des protéines et les connexions synaptiques.
Ce remaniement génique se produit au moment de l’expression du géne dans une émotion, un comportement, une pensée, une sensation et à tous ces niveaux en même temps. C’est pourquoi le ressenti désagréable ou négatif en transe de la lutte contre le problème est nécessaire à la construction de sa solution.
En dehors de la thérapie, ont été identifiés de nombreux autres contextes favorables à ces processus d’activation de l’expression génique permettant des changements dans une optique de guérison : la surprise de la nouveauté, les rêves, la répétition dans l’apprentissage, la prière et la méditation (et plus précisément le dénominateur commun des expériences spirituelles: la fascination, la grandeur, le mystère désignés par le philosophe des religions Rudolf Otto par le terme de «numineux» qui sera repris par Jung).
Ernest Rossi insiste sur cette «expérience psychologique de la beauté du numineux» comme jouant un grand rôle dans les processus de guérison.

Les techniques

Il n’est pas question de détailler ici les différentes techniques développées par E.Rossi, connues comme « LES MAINS DE ROSSI« .
En effet il s’agit en hypnose d’utiliser le positionnement et le mouvement des mains associés aux différentes phases de la transe.
Nous renvoyons aux DVD édités par l’institut Emergences et disponibles chez Satas :
http://www.satas.com/21386-15590-home_alysum/techniques-d-ernest-rossi-concepts-pratiques.jpg
Même si Ernest Rossi est difficile d’accès par son abord neuroscientifique de l’hypnose, il reste essentiel à notre appréhension de la thérapie par l’attention qu’il porte au changement situé dans le monde intérieur du patient, simplement encouragé et accompagné avec la plus vive attention par le thérapeute.
Ces mouvements centrés sur la créativité du patient ratifiée et offerte en cadeau pour soi-même sont autant d’héritages de Milton.H.Erickson, enrichis encore et ramifiés aux dernières avancées de la science.

VIDEO

E.Rossi est le second intervenant de cet extrait datant de 2011.

Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

Gaston Brosseau


Voici la présentation que Gaston Brosseau donne lui-même sur son site internet :



"Je suis psychologue en consultation privée depuis 1998, en mode de retrait progressif, après quarante-sept ans d’activités dans différents champs appliqués de la psychologie. Je me suis investi principalement en milieu hospitalier après des détours en psychologie scolaire, en psychologie organisationnelle, en expertise psycho-légale, en enseignement universitaire et en recherche clinique.
Je donne, depuis 1987, des formations en hypnose en France, en Suisse et au Québec."
Centre de psychologie Gaston Brosseau, Inc. (CPGB)
567 Rue Victoria, bureau 400,
St Lambert, Qc  J4P 3R2
(514)255-9958

Une démarche de thérapie originale

  1. Savoir détecter les résistances du sujet en l’amenant à lâcher-prise et à ne rien faire.
  2. Savoir écouter la plainte du sujet par une auto-évaluation fonctionnelle et identitaire.
  3. Savoir amener le sujet à se déculpabiliser en l’alignant sur l’objectif de faire de son mieux. Le sujet doit affiner ses insights pour tendre vers ses buts.
  4. Savoir apprendre au sujet à faire la distinction entre ce qui lui appartient et ce qui appartient aux autres. L’aider à abaisser la barre haute de ses exigences.
  5. Savoir comment intervenir pour dénouer l’impasse en éveillant la force vitale qui habite le sujet. La guérison n’est pas d’ordre mental mais d’ordre vital.
  6. Savoir faire vivre au sujet des réussites auto-ratifiées à chaque rencontre.

Le savoir-être et le savoir-faire du thérapeute

Le thérapeute utilise l’hypnose, yeux ouverts ou fermés.
Il invite d’abord le patient à ne rien faire (d’autre que de laisser faire la réinitialisation sensorielle, ce qui n’est pas rien)
Pas besoin de faire une anamnèse. On se moque totalement des causes des problèmes.
Le thérapeute utilise la compétence du sujet à trouver lui-même une induction instantanée (nano-induction) pour le mobiliser en temps réel.
Le faire accéder à l’univers sensoriel de sa conscience efficiente.
Le sujet a la sensation de se réincorporer (réinitialisation) et de se nommer dans l’immédiat.
Le sujet se recontacte alors avec son identité, sa présence vitale.
Il s’appuie à nouveau sur son centre de gravité, retrouve son aplomb, sa mobilité, sa confiance en soi.
Ne rien faire, c’est ne rien faire d’autre que laisser agir la réinitialisation en temps présent, la réinscription corporelle, identitaire, le contact avec le principe vital.
On ne résout pas les problèmes, on les laisse se dissoudre.
Les nano-inductions ne réclament aucun effort de pensée ni de volonté, elles sont des automatismes réinitialisateurs.
Ce sont des excitations qui se transforment en sensations et entraînent le mouvement. La sensation est ressentie par l’ensemble de l’organisme et le mouvement qui s’ensuit est celui de l’apparition spontanée d’un nouvel équilibre de l’existence.
Un nouvel équilibre plus adapté aux contraintes d’un nouveau contexte.
Cette brève présentation pour vous inciter vivement à lire



Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

Milton H Erickson

Milton Hyland Erickson (1901-1980) est devenu une source d’inspiration inépuisable pour des générations de thérapeutes oeuvrant en thérapie bréve et en hypnose.
Psychiatre, expérimentateur du fonctionnement humain, on lui doit également une clinique humaniste fondée sur le respect de la personne, l’utilisation du monde du patient et l’apprentissage de nouveaux chemins personnels.
Il a toujours refusé de construire une théorie intégrée de sa pratique.

L’éthique

  1. Humilité et position basse. Ce n’est pas le thérapeute qui va donner un patient la bonne suggestion, c’est l’inconscient de ce dernier qui va chercher les solutions utiles pour lui-même. Quelles sont les capacités du patients, oubliées de lui-même et comment l’aider à les potentialiser ?
  2. Le changement a lieu en même temps à tous les niveaux. Les plans du changement touchent les processus idéo-moteurs, idéo-affectifs, idéo-sensoriels, idéo-cognitifs.
  3. La permissivité. Le thérapeute propose des pistes, montre un chemin mais c’est le patient qui trouve ce qu’il faut y voir. Une relation de confiance est indispensable.
  4. L’utilisation. L’induction va passer par l’utilisation de l’univers du patient, par son « orientation à la réalité »
  5. L’accompagnement. Le thérapeute doit sans cesse se référer à un haut degré de congruence pour conserver à son patient le fil de sa voix. Le sujet détermine lui-même la profondeur de la transe. Il échange grâce au signaling.
  6. La thérapie est un apprentissage ou un ré-apprentissage de compétences présentes (dans l’inconscient considéré comme une instance positive, une sorte de coffre aux trésors)
  7. Ne pas chercher à comprendre à tout prix. La thérapie a pour but le changement, non la compréhension. Passer du pourquoi il y a le problème au comment on en réduit les effets.
  8. La souplesse et l’adaptabilité du thérapeute. Celui-ci fournit au patient un modèle de présence au monde et d’interaction ici et maintenant.
  9. Les systèmes et les contextes dans lesquels sont pris les patients doivent être pris en considération dans le processus thérapeutique.

La thérapie

MiltonEricksonLe thérapeute est un créateur de contextes qui peuvent permettre à la personne, avec ses demandes et son histoire de potentialiser les ressources qu’elle a appris jusque là à ne pas utiliser. Les notions d’apprentissage et de réapprentissage sont fondamentales.
Erickson a subi dans sa vie deux graves attaques de polyomiélite qui lui ont laissé de lourdes séquelles et ont forgé une volonté et un don de l’observation hors du commun. Il connaissait plus que tout autre comment les forces de la personne peuvent être puissantes et actives sur les capacités corporelles.
Le but est de redonner au patient la possibilité de choisir.
Erickson et Rossi ont décrit une dynamique de la transe que l’on peut distinguer en plusieurs moments (qui se chevauchent dans la pratique) :
  1. La fixation de l’attention.
  2. La dépotentialisation de la conscience : par la confusion, la surprise, la surcharge, le choc…
  3. La mise en route d’une recherche inconsciente.
  4. Le processus inconscient de solution.
  5. La réponse hypnotique (observable et ratifiable)

 

Les concepts et techniques

On lui doit des techniques d’acceptation et d’alliance : Not-Doing, Not-Knowing, Yes-set.
Il a mis l’accent sur des techniques spécifiques :
  1. La voix et les techniques de pacing (respiration synchronisée avec le patient)
  2. Les truismes (énoncés d’évidences qui se conjuguent à une assertion de changement)
  3. L’implication (une proposition en implique une autre)
  4. Les suggestions composées, paradoxales, négatives.
  5. La négation (ne rien faire pour tout faire et atteindre une dépotentialisation de la conscience)
  6. Le double lien thérapeutique (choix illusoire, utilisation de plusieurs niveaux de communication et d’idéation…)
  7. Usage et observation du non-verbal et du para-verbal comme langage privilégié du patient.
  8. La communication à plusieurs niveaux (saupoudrage, symbolisation, anecdotes, métaphores)
  9. Les suggestions doivent être indirectes dans la majorité des cas. Ce n’est pas ce que le thérapeute dit qui constitue la suggestion mais ce que le patient fait.
  10. Utilisation des résistances. Elles sont considérées comme l’expression de l’individualité du patient. Ce dernier ne se permet pas d’utiliser les apprentissages qu’il connait déjà.

Lectures conseillées :

Les fameux « collected papers »              et l’ouvrage de Jay Haley
Intégrale des articles de Milton H. Erickson sur l'hypnose. Tome IV: Innovations en hypnothérapieUn thérapeute hors du commun: Milton H. Erickson
Avec S.Rosen                              et   avec E.Rossi

Avec J.Zeig


« Il y a trois principes en thérapie : Observer, Observer et … Observer ! » (Erickson)

Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

Systémie de 3ème génération


Jean-Paul Gaillard par mdh123

M.WHITE et la Thérapie Narrative

Michael WHITE est né en 1948 à Adélaide en Australie du Sud. Il a fondé en 1983 le « Dulwich Centre » qu’il a dirigé jusqu’en 2007. Il a tragiquement disparu en avril 2008. Il avait commencé sa carrière en tant qu’assistant social avant d’être thérapeute familial pendant 25 ans.

Une philosophie en pratique

Il étudie la pensée de Michel Foucault, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, Gilles Deleuze pour l’articuler à la pratique clinique en thérapie individuelle et familiale. Il s’intéresse aux travaux de G.Bateson, en particulier pour la réintroduction en thérapie de la dimension temporelle. La narration devient une inscription sur une ligne de vie dont on reprend la liberté des choix.
« L’analogie textuelle » permet de considérer l’interaction des personnes comme l’interaction de lecteurs à propos de textes particuliers. L’évolution de l’existence et des relations aux autres sont comme la lecture et l’écriture des textes et chaque nouvelle lecture d’un texte est une nouvelle interprétation donc une nouvelle lecture.
Les aspects de l’existence qui tombent en dehors de « l’histoire dominante » (de la personne) sont des moments d’exception. L’histoire dominante néglige ces moments au profit de changements communs à tous les membres d’une catégorie sociale même s’ils apparaissent de manière indépendante chez chacun d’eux.
Il s’agit de se séparer des « discours de vérité » qui assujettissent pour identifier des « savoirs unitaires » en encourageant les gens à repérer les croyances qu’ils ont sur eux-mêmes, sur les autres et sur leurs relations, croyances renforcées et confirmées par la permanence du problème.
« les corps dociles deviennent des esprits animés » (Michael White)
Devenir dépositaire d’un savoir authentique sur sa propre vie redonne le pouvoir à la personne.

La thérapie

Elle prend une forme particulière appuyée sur des analogies topologique et textuelle : des cartes et des récits. Les gens prennent une part active à la narration de leur vie. Les blancs historiques se comblent dans le récit, augmentant la cohérence de la trajectoire et la force du sentiment d’être entier et présent au monde.
La pratique repose sur l’usage de la métaphore littéraire. « La vie est considérée du point de vue de celui qui en fait le récit, elle devient donc une histoire et son narrateur, la personne qui consulte, en est l’auteur. L’identité du narrateur, forgée par son histoire, devient une entité mobile qui peut se redéfinir au gré des narrations. Cette conception narrative de l’identité constitue une véritable révolution en psychologie » (Isabelle Laplante et Nicolas De Beer)

Le « Nouvel Auteur » de son existence
Les clients qui viennent en thérapie croient que les problèmes rencontrés dans la vie sont le reflet de leur identité, de celles des autres ou encore de celle de leurs relations. Cela conditionne tous leurs efforts pour résoudre leurs problèmes, qui se solde par une exacerbation des problèmes. Ils construisent alors une représentation d’eux-même centrée sur le problème, qui devient le reflet de « vérités » sur leur nature, celle des autres ou de leurs relations. Ils finissent par croire qu’ils sont le problème.
La thérapie narrative va tenter de les distancier de cette croyance pathogène.
La représentation finale du client est celle d’un Soi souple et qui définit sa propre adaptation en fonction de ses valeurs intrinsèques, mouvantes au gré de la complexité et de la cohérence nécessaire à la vie.
En utilisant l’imagination, la personne devient le « nouvel auteur » de sa vie.

Les outils thérapeutiques

Globalement, la thérapie va suivre 3 mouvements :
  1. Définition de l’influence du problème sur la vie de la personne : tracer la carte d’influence du problème, identification du problème à externaliser,
  2. Découverte de l’influence de la personne sur la vie du problème : dresser la carte de l’influence des gens, délimitation des moments d’exception, redéfinition de Soi et des relations avec les autres.
  3. Mise en oeuvre d’actions de changement : définition des contres-mesures.
La conversation thérapeutique cherche à aider la personne qui consulte à retrouver sa capacité d’action dans sa vie, reprendre l’initiative, redécouvrir ses ressources et capacités qui se sont trouvées dissimulées par une « histoire préférée ».
Les « conversations externalisantes » sont le moyen de fournir un contrepoint aux interprétations internes, en objectivant le problème, à l’inverse de la pratique culturelle dominante d’objectivation des personnes (par classement, diagnostic, etc…). les gens ont une expérience identitaire distincte du problème. « Le problème cesse de représenter la vérité à propos de l’identité des gens et les différentes façons de résoudre le problème deviennent soudain visibles et accessibles« (Michael White)
Le « récit dominant » occulte les autres histoires possibles (contre-exemples) qui pourraient être écrites à partir d’autres évènements laissés de côté car invalidant l’histoire dominante
La re-négociation des relations avec des personnes significatives de la vie du patient fournit des ancrages pour réécrire une « histoire préférée« 
L’aboutissement est l’écriture d’une nouvelle histoire, non plus à l’insu du client mais en expression de sa liberté et de ses choix, découverte de nouvelles relations et d’une identité auto-référencée.
Michael White explique ainsi la pratique des la thérapie narrative :
« Une thérapie qui se situe dans le contexte du mode de pensée narratif prendrait une forme qui :
  1. privilégie l’expérience vécue de la personne;
  2. favorise la perception d’un monde changeant, en reliant l’expérience vécue à la dimension temporelle;
  3. fait appel au mode subjonctif dans le déclenchement de présuppositions, la mise en place de significations implicites et dans la genèse de perspectives multiples;
  4. encourage la polysémie et l’utilisation du langage ordinaire, poétique et pittoresque dans la description de l’expérience et dans la construction de nouvelles histoires;
  5. invite à une position réflexive et à la reconnaissance de sa participations dans les actes interprétatifs;
  6. encourage chacun à développer le sentiment d’inventer ou de réinventer sa vie et ses relations quand il raconte et re-raconte sa propre histoire
  7. reconnaît que les histoires sont co-produites et sont des tentatives pour établir les conditions dans lesquelles le « sujet » devient un auteur privilégié;
  8. insère constamment les pronoms « je » et « vous » dans la description des évènements
 (Les moyens narratifs au service de la thérapie, 2003, éd fr, p.83)
Les outils narratifs sont multiples et n’ont comme limite que la créativité des thérapeutes. Ils comportent : des lettres d’invitation, lettres de licenciement, lettres de prédictions, lettres de réponse, lettres de recommandation, lettres courtes, lettres employées comme narration, lettres d’histoires de Soi, contre-documents (certificats, déclarations, auto-certification, etc…


Lectures conseillées :
ici                                                                                                                                et là

Vidéo empruntée au site du Dulwich Centre




Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
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