samedi 12 octobre 2013

Maurizio ANDOLFI et le modèle de ROME

Le modèle d’Andolfi est un modèle trigénérationnel. Il articule une recherche du rapport dynamique entre l’individuel, le familiale et le social.
L’enfant porteur de symptômes est la voie qui permet d’atteindre les dilemnes existentiels de la famille. L’enfant est le point d’entrée dans le système familial et le régulateur de tout le processus thérapeutique. « Le patient identifié est la clé d’accès à la famille« 

L’enfant est le signal

Il n’est pas le problème mais un signal d’alarme indiquant chez chaque membre de la famille un profond malaise qui s’aggrave. Les symptômes de l’enfant captent l’énergie de chacun et atténuent donc la tension. Il faut voir ce que l’enfant signale et à qui il envoie le signal.

Les symptômes fonctionnels de l’enfant

La fonction de chacun est le point de jonction entre l’individu et sa famille.
Il faut distinguer entre « famille en danger » et « famille qualifiée de rigide » en fonction de leur plus ou moins grande flexibilité au changement et aux variations de fonctions remplies par chaque membre dans le contexte familial.
Le « patient désigné » a pour fonction temporaire de maintenir la stabilité du système mais aussi d’assumer le rôle de décideur, de nourricier, de parent sage et de standard de la communication familiale.
Si ce mécanisme de désignation n’atteint pas son objectif (préserver l’équilibre de la famille), il passe de réversible à rigide et tant l’identité du patient que celle de la famille sont progressivement remplacées par des fonctions répétitives, prévisibles et automatiques.

L’approche trigénérationnelle

On prend en compte non seulement l’histoire personnelle du patient mais aussi celle des parents et des familles d’origine.
Dans chaque couple, ce ne sont pas seulement deux partenaires qui sont unis mais aussi deux familles d’origine.
La « délégation familiale » est l’ensemble des rôles et taches que les parents assignent aux enfants, croisement du mythe familial et des son expression dans la réalité des attentes et des relations familiales.
Des forces transgénérationnelles cachées exercent une influence sur les relations intimes actuelles du couple.
Voir la fonction parentale de substitution demandée aux enfants dont les parents ont ressenti l’abandon.

Le mythe familial

Il est créé par l’enchevêtrement des histoires personnelles des partenaires ayant construit une nouvelle famille.
la thérapie devient la reconstruction en séance de ce mythe et la confrontation de plusieurs générations permettant d’observer combien les relations actuelles sont surchargées par le poids des rapports non résolus avec les générations passées, dont les individus impliqués n’ont pas conscience.

Quelle thérapie ?

M.ANDOLFI adopte une méthodologie humaniste-expérientielle fondée sur l’idée d’offrir aux familles un lieu qui puisse contenir leurs émotions et redonner vie aux processus de choix. Les motivations et attentes du thérapeutes sont autoréférentielles et guidées par des convictions personnelles et par son éthique relationnelle.
Il est indispensable  de ressentir sur le terrain des symptômes. Les explications du problème, les raisons données par les différents interlocuteurs permettent de comprendre les motivations de chacun mais aussi d’expérimenter la souplesse du système.
Il est alors possible de proposer une union thérapeutique respectueuse des symptômes du patient. On utilise la force du symptôme au lieu de s’y opposer.
Il faut convaincre les familles de ne pas se perdre dans d’inutiles jeux de rivalité et de pouvoir. La « provocation thérapeutique » consiste à repousser les limites tracées par la famille en faisant accepter l’idée que ce qu’elle présente comme le maximum de ressources disponible est en fait toujours trop peu.
Dès lors qu’on élargit le cadre et qu’on remonte à des moments d’émotion dans la famille, la rigidité de modifie. En parvenant à défaire les noeuds, on passe d’un niveau de souffrance (adolescent perturbé) à des implications personnelles et subjectives d’une problématique commune (la violence sur trois générations)
« On passe du plan de la pathologie au plan évolutif, où la thérapie devient pour la famille une possibilité de croissance« 
« Pour ouvrir une brèche dans un mur en ciment, une petite cuiller ne suffit pas. Il faut un pic et l’intensité nécessaire pour faire la brèche » (Nathan ACKERMAN)
« Le reste du travail, ce n’est pas nous qui le faisons, mais ceux qui se trouvent de part et d’autre du mur« 







Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

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