samedi 12 octobre 2013

Carl WHITAKER et la thérapie Symbolique-Expérientielle

Pour Carl WHITAKER (1912-1995), la croissance de l’individu surgit de l’expérience émotionnelle et le rôle du thérapeute est central, l’expérience que vive les membres du système thérapeutique étant fondamentale. L’épanouissement du patient en est le but.
Cette thérapie se fonde sur une conception phénomènologique existentielle de l’individu reposant sur deux constats :
  1. C’est par l’expérience que l’on apprend le mieux
  2. Personne ne peut apprendre aux familles à modifier les processus qui régissent leur vie
Le thérapeute n’intervient que comme catalyseur de changement.
L’importance est mise sur l’importance de la spontanéité et de l’expérience vécue ici et maintenant. Philosophiquement, le modèle se rattache à la pensée constructiviste. Quelle réalité la famille s’est-elle construite ? Le thérapeute n’a aucun système de valeurs à imposer.
la thérapie permet aux membres de la famille d’exprimer leurs perceptions individuelles et leurs constructions de la réalité familiale. Le thérapeute encourage la confrontation des émotions contradictoires. Il est un coach.
Whitaker s’utilise lui-même en thérapie, ce qui lui fait dire que le plus important en thérapie est la personnalité du thérapeute. Il développe une technique de jeu où la communication symbolique avec les clients est centrale.

Objectif de thérapie

L’objectif premier est l’intégration du monde de l’expérience et de celui des symboles. Ce que nous apprenons de nos expériences dépend de l’intensité de nos engagements. Les symboles génèrent nos perceptions et notre identité.
Dans les familles dysfonctionnelles, il existe une coupure entre le monde des expériences et celui des symboles et les membres ont du mal à utiliser les informations pour remodeler d’anciens modèles ou en créer de nouveaux.

La typologie des langages

  1. Le langage de la souffrance et de l’impuissance permet d’abord l’expression des difficultés. Il faut relever les « fragments du symbolique » noyés dans le discours (des signifiants)
  2. Le langage des déductions est utilisé par le thérapeute pour destabiliser les symboles familiaux dysfonctionnels. Il met en évidence que les symptômes n’existent pas chez un seul individu.
  3. Le langage des options est utilisé plus tard dans la thérapie pour intervenir directement dans le monde des représentations de la famille et le remodeler. Il s’agit de pousser les limites de la créativité.
  4. Le langage des changements dans la symbolique familiale et les interactions.

Les 4 étapes de la thérapie

  1. La bataille pour la structure : le thérapeute indique que c’est lui qui fixe le cadre. Il doit faire sentir qu’il n’a aucune intention de devenir un membre de la famille. Dans cette phase, le thérapeute reste à distance.
  2. La bataille pour l’initiative : le thérapeute est moins directif, la famille doit prendre ses responsabilités par rapport à la thérapie. L’initiative doit venir de la famille. Le silence peut aider à faire monter l’angoisse. On peut se retirer, provoquer, séduire, déstabiliser et introduire une confusion qui va l’amener à prendre l’initiative d’une réorganisation.
  3. L’épreuve du travail : activer le stress, stimuler la croissance, encourager la créativité. Le thérapeute active le stress par la confrontation et l’amplification des divergences. Cela permet d’augmenter la pathologie jusqu’au moment où les symptômes s’autodétruisent. Le thérapeute devient plus fou que ses patients (en utilisant leur façon d’être fou). Il favorise aussi l’intimité et la proximité dans la famille en racontant des histoires, fantasmes, rêves, idées absurdes qui ensemencent l’inconscient des patients.
  4. La fin de la thérapie : Le thérapeute se retire, son rôle se bornant à offrir un lieu de réunion. Il manifeste qu’il ne veut pas faire partie de la famille et peut demander des conseils pour sa propre situation, plaçant les patients désormais en ressources.
Whitaker insiste sur l’importance de la supervision et de la possibilité d’une séance avec un autre thérapeute lorsque la situation est bloquée. Le thérapeute peut en effet avoir un sur-attachement ou au contraire un sous-attachement à la famille qui entravent le lien émotionnel de coopération.
Lectures conseillées :
ici                                
Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

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