Cette approche souligne l’importance de la dimension de l’éthique relationnelle dans le contexte relationnel.
On lui doit les termes de « loyauté« , de « parentification« , de « partialité multidirectionnelle« , de « légitimité constructive ou destructive« …
Une vision dialectique de la relation
La présence d’un autre est la condition incontournable de la définition du soi. L’autre va devenir une partie de soi. Cette dépendance ontologique est absolue.
C’est donc dans les relations avec autrui que le patient va trouver la source de son individuation et de son autonomie.
Le thérapeute doit envisager
l’individuation dans le cadre d’un contexte relationnel et la différence
entre thérapie individuelle et thérapie familiale n’a plus de sens.
L’Ethique relationnelle
Les questions de justice et d’injustice doivent être au centre des préoccupations du thérapeute. Cela concerne la fiabilité et l’équité
que les membres d’une famille ont les uns avec les autres. Le moment où
la confiance peut être restaurée dans la famille est un tournant
capital dans le cours de la thérapie.
En couple et en famille, le fait d’avoir été débiteur de notre partenaire nous oblige à la réciprocité.
Le contexte
Il se rapporte à l’ensemble des individus qui se trouvent dans un rapport d’attente et d’obligation ou dont les actes ont un impact sur l’autre. Il ne recoupe pas la notion de système d’interaction ou de système familial.
Quelle que soit la forme de la famille, il incombe à chacun de tenir
compte de ce qu’elle a reçu des autres, de ce qu’elle leur doit.
La théorie contextuelle des motivations
Chaque individu est poussé à agir mu par
des motivation individuelles ou transactionnelles (systémiques). Le
thérapeute y ajoute deux dimensions éthiques : les légitimités constructives et destructives.
Nos actes sont inscrits dans un rapport de dette et de mérite
avec les autres. Nous leur devons compensation de ce que nous avons
reçu d’eux et nous attendons en retour pour ce que nous avons donné.
C’est cette « balance éthique » qui organise nos motivations.
L’individu gagne un profit de pouvoir donner à autrui. Il en gagne une possibilité de légitimation et de satisfaction interne qui l’encouragera aux actes généreux.
Cet élément est au coeur de la « spirale de légitimité constructive » et joue un rôle central dans la stratégie d’intervention du thérapeute.
La légitimité destructrice
est à l’oeuvre lorsque la personne est poussée à agir par la recherche
d’une restitution ou d’une compensation. La personne qui se sent lésée
est en droit de réclamer une compensation et elle
demande auprès de son conjoint et de ses enfants un redressement des
injustices du passé. Le conjoint va se défendre, l’enfant va accepter
avec générosité de répondre aux besoins exprimés. Cet enfant non reconnu
dans sa démarche et souvent accusé de maux, va à son tour développer un
sentiment d’injustice.
En réclamant son du auprès de personnes innocentes, il va provoquer des injustices.
S’il renonce à son droit de réparation, c’est à lui-même qu’il porte
préjudice. C’est là le dilemne éthique de la légitimité destructrice.
La partialité multidirectionnelle
La thérapie va s’organiser autour de la définition d’un changement souhaitable. C’est un contrat thérapeutique multilatéral qui prendra en compte l’intérêt de toutes les personnes de la famille.
Le thérapeute invite chacun des membres de la famille à définir sa position et à prendre en compte les implications qu’elle entraîne pour les autres à travers un « dialogue interpersonnel » qui offre à chacun la possibilité de définir et de valider sa position.
Le thérapeute offre à chacun son empathie et son effort de compréhension, son attitude va progressivement servir de modèle pour maintenir une attitude de respect de l’autre et de disponibilité.
Dans une situation de conflit, le but va être le rétablissement d’une relation de confiance.
Les quatre dimensions de la réalité relationnelle
Les faitsL’ensemble des déterminants biologiques et socio-historiques des individus. Sexe, origine raciale, déficits physiques…
La psychologie individuelle
C’est la force du Moi, les mécanismes de défense, l’équipement cognitif et intellectuel…
La dimension transactionnelle
S’y observent les lois systémiques , complémentarité, fusion, escalade…Le thérapeute reste attentif à la forme que prennent les interactions
et à la définition que chacun en donne dans la famille. De façon
constructiviste, le thérapeute identifie comment chacun perçoit la
réalité et dans quelle mesure cette perception affecte les autres.
Il maintient en permanence la partialité
multidirectionnelle et s’adresse à chacun à tour de rôle en envisageant
la part de vulnérabilité ou de responsabilité pour favoriser un
restructuration des relations.
La dimension de l’éthique relationnelle
L’équité et la justice sont nécessaires à
la survie des relations et vont servir de régulateur dans toutes les
relations. C’est dans la mesure où chaque individu impliqué dans une
relation personnelle assume la responsabilité d’examiner ce qu’il a reçu de l’autre et s’engage à maintenir l’équité de la relation qu’il respecte les principes de l’éthique relationnelle.
Nagy prend la métaphore de la « balance de l’équité »
pour décrire le rapport d’obligation ou de mérite qui existe entre deux
personnes : la restauration de la confiance entre les protagonistes
passe par la possibilité pour chacun d’eux de réclamer son dû.
Le but de la thérapie ?
Rétablir entre chacun dans la famille
des relations justes, un dialogue constructif, regagner une confiance
réciproque, mobiliser les ressources pour accéder à l’autonomie,
développer les capacités à manifester de la considération pour autrui.
Pour découvrir plus avant encore ces concepts et approches cliniques :
Ouvrage disponible ici
Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.
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