samedi 12 octobre 2013

François ROUSTANG

Le 8 décembre 2012, Raphaël Enthoven a invité François Roustang, psychanalyste et hypnothérapeute, sur Arte.
Voici la retranscription des meilleurs moments :
« Je n’ai plus besoin de cette séparation entre conscient et inconscient »
« On perçoit infiniment de choses dont on ne fait rien mais l’important est précisément d’être dans le présent pour réactualiser toutes ces choses que nous avons ressenties sans pour autant les utiliser »
« Celui qui hypnotise induit des choses chez celui qui est hypnotisé »
« L’hypnotiseur suggère à quelqu’un d’exister et en même temps le laisse faire »
« Le fait que le psychanalyste ne parle pas crée une demande qui est bien pire qu’en hypnose. La psychanalyse est une suggestion au long cours »
« Mon expérience de la psychanalyse n’était pas une expérience langagière mais une expérience de surgissement »
« La question n’est pas l’influence, on peut influencer quelqu’un. La question est de savoir si, dans un second temps, on attend la réaction de quelqu’un »
« A force de regarder une image, on ne peut plus regarder. La fin de la fascination peut conduire à une imagination beaucoup plus riche »
« Ce que j’attends dans une cure, c’est que l’individu sorte de ses limites et produise une vitalité nouvelle »
« L’hypnotisé, en fermant les yeux ressent un état de vide. Il n’est plus aidé par l’hypnotiseur qui le laisse à lui-même. Il est alors obligé de créer et de s’appuyer sur ses propres forces à lui »
« On ne donne aucune indication narrative et cet aspect minimal est capital pour précisément susciter tout autre chose, un état dans lequel on entre qui est un état d’harmonie »
« On n’est plus limité par des habitudes de penser ou de sentir et on est ouvert à toutes les possibilités et ce champ des possibles nous ouvre à un état où les choses se correspondent »
« L’état hypnotique consiste à ne rien faire, ne plus penser, ne plus sentir mais par le fait même, à ouvrir à un monde qui va permettre que les choses se correspondent, le bon accord, un accord entre tous les éléments de mon existence »
« Ne rien faire, ça veut dire que j’accepte tout à la fois »
« C’est mon impossibilité d’interpréter qui m’ouvre, moi, à toutes les possibilités de mon existence »
« Lacan parle du signifiant qui ne signifie rien. C’est une absurdité ! On en a conclue qu’il s’intéressait au langage mais c’est tout le contraire. Il s’intéresse au langage pour précisément l’annihiler donc on est dans un état hypnotique »
« Lacan hypnotisait et laissait plein de ses disciples dans un état d’hypnose continue, une dépendance continue »
« J’aurais pu rester à l’Ecole freudienne si on m’avait permis de penser par moi-même »
« J’ai rapidement posé la question à Lacan et à ses disciples : comment sort-on du transfert ? Un de mes bons amis m’a dit : mon pauvre François, t’en est encore là ? Mais on n’est sort pas ! Cette dépendance à l’égard de Lacan est quelque chose de constitutif pour nous, ce qui me paraissait tout à fait absurde »
« J’ai dit quelquefois : tout ce que j’écris sur l’hypnose est auto-dégradable »
« Tout ce que j’écris est un échec de conceptualisation, on me traite d’anti-intellectuel, ce qui est vrai parce que, comme dit Hegel, il ne faut pas se laisser influencer par les catégories de l’entendement »
« Hegel dit que si vous vous libérez des limites de l’entendement qui sont le temps et l’espace, alors vous pouvez entrer dans une communication universelle, c’est l’image de l’esprit universel »
« Des gens agissent complètement différemment après ne serait-ce qu’une séance. Quelqu’un qui est complètement englué dans des relations conjugales ou bien dans des questions d’affaires, etc…tout se dénoue comme par enchantement et j’ai des gens qui reviennent me voir un mois ou deux après, qui me disent : je ne comprends rien, ma vie a changé, qu’est ce qui a pu se passer ? Expliquez-moi ! Je ne peux pas vous expliquer, vous vous êtes simplement remis à votre place. L’explication que je donne aujourd’hui; c’est que nous sommes toujours en dehors de nos pompes. Si nous sommes à notre place, il n’y a que de faux problèmes ou plutôt que des problèmes qui sont faux »
« Guérir, c’est tenir compte des circonstances dans lesquelles on se trouve. La situation dans laquelle on se trouve, aujourd’hui, dans ce présent »
« Votre histoire, votre passé, arrêtez de raconter tout ça ! Cela n’a aucun intérêt mais mettez vous aujourd’hui dans cette situation là et vous verrez que les choses, comme par enchantement, se transforment »
« Laissez-vous prendre la bonne position pour vous !…ça va ? Bah oui, j’ai plus mal. Nous passons notre temps à nous tordre, c’est désespérant de sottise ! »
« Wittgenstein écrit : « si vous avez un problème, arrêtez d’y penser ! ». Pensez là où vous êtes assis confortablement. Il n’y a aucun problème qui résiste à ça ! »
« Quand vous opposez des arguments, vous restez au niveau d’une discussion. Il s’agit de se placer à un tout autre niveau, Wittgenstein dit : à un niveau vital ou animal. Vous demandez : où est ce lieu ? Dans mon animalité »
« Si je redeviens un simple animal humain vivant, les problèmes disparaissent »
« Se former à l’hypnose, c’est apprendre à se débarrasser de toutes les procédures qui nous ont été enseignées »
« Le philosophe veut parler de ce qui indéfiniment fournit [en lui] de quoi parler mais qui n’est jamais suffisant ni adéquat »
« L’hypnose est un petit résidu dans notre culture de ce que les orientaux connaissent par coeur »



 



Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

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