samedi 12 octobre 2013

La Thérapie orientée Solutions

Insoo Kim Berg et Steve de Shazer ont commencé à partir de 1978 à développer une forme de thérapie nouvelle au Centre de thérapie familiale brève (BFTC), une thérapie centrée sur la solution.

Paradigmes du modèle

Les problèmes sont considérés comme liés à une situation particulière dans laquelle se trouvent les personnes. La thérapie orientée solutions ne postule aucun désordre psychologique sous-jacent ni dysfonctionnement systémique (De Shazer, 1991, Putting Difference to Work)
La solution aux problèmes n’est évaluée que par le client et la thérapie s’arrête quand les personnes estiment que ça va suffisamment mieux. On se moque totalement des causes du problème.
Le changement dans une partie du système conduit à des changements dans le système entier, par conséquent, le nombre de personnes qui construisent avec succès le problème et la solution n’a pas d’importance.
Une thérapie peut être efficace même si le thérapeute ne peut décrire ce dont se plaint le patient. Il suffit de répondre avec le patient à : « comment saurons-nous que le problème est résolu ? »
La solution est un changement, nécessairement comportemental.
Les troubles impliquent un comportement induit par la vision du monde des patients (paradigme constructiviste)
Le but est d’initier un processus de solution plutôt que de stopper le schéma des troubles. Toute information sur une perception ou un comportement différent ou un accroissement de satisfaction est prise par le thérapeute comme un mouvement vers une solution.

Les prémisses fondamentales

  1. Si ce n’est pas cassé, ne réparez pas ! La thérapie n’est pas normative. Si ce n’est pas un problème pour le client, on ne s’en préoccupe pas.
  2. Une fois que vous savez ce qui marche, faites-le plus ! Recherche des exceptions au problème et amplifications des solutions déjà existantes.
  3. Si ça ne marche pas, ne recommencez-pas ! Faites autre chose ! Il ne faut pas continuer encore et encore la même solution ratée.

Les techniques

« La question miracle » permet aux personnes de visualiser et de ressentir la solution au problème. Se représenter la solution, c’est déjà la mettre en oeuvre.
L’utilisation des échelles d’évaluation (0 à 10) afin que les personnes évaluent comment serait leur situation si la situation évoluait (de 2 à 3 par ex)
La recherche systématique des exceptions à la règle du problème.
Créer des attentes de changement, par l’utilisation des auto-prédictions par exemple (décidez ce soir si demain sera une bonne journée…)
Les techniques travaillent toujours le changement qui a eu lieu depuis la dernière séance, même minime.
Des éléments incontournables sont mis en place dès la première séance : définition avec les patients du nombre de séances (de 5 à 10), de l’objectif de thérapie et de la façon d’évaluer les progrès accomplis.

L’essentielle première séance

Le thérapeute ne prend préalablement que le minimum possible d’informations concernant le client ou la famille.
  1. Présentation du cadre de travail
  2. Formulation du trouble : « qu’est ce qui se passe ? » Etape par étape, qui est impliqué dans le trouble ? Comment le trouble change-t-il selon la présence et les réactions des uns ou des autres ? Quelle est la fréquence de manifestation du trouble ?
  3. Recherche des exceptions : le client et le thérapeute ont besoin de savoir ce qui fonctionne bien et quand ça fonctionne bien. Demander aux gens d’observer ce qui depuis leur demande a déjà changé en positif.
  4. Détermination d’un objectif : le but aide à construire l’attente du changement à venir. Ce sont des buts précis, concrets, réalisables et personnellement définis. Comment les gens sauront-ils que le problème est résolu ?
  5. Les solutions. Toute la première séance doit être centrée sur l’absence de troubles. Parler des autres futurs possibles quand le trouble ne sera plus là pour aider.
  6. Pause et travail de cothérapie : qui porte essentiellement sur ce que font les clients et qui est bon pour eux, les exceptions au schéma du trouble, comment l’équipe imagine que seront les clients une fois le trouble évacué.
  7. Conclusion : en deux parties. Le « yes set » (Erickson) consiste à ratifier que ce que fait déjà le client est utile, bon et correct d’une façon ou d’une autre. Cela facilite l’empathie et la construction du lien de coopération. Ensuite les « indices » sont des suggestions thérapeutiques centrées sur des directives ou des taches concernant tout ce que les clients pourraient faire de bon pour eux et qui va du côté de la solution.
  8. Le message : demander au client d’observer, d’ici la prochaine séance, tout ce qui se passe dans sa vie de positif et qu’il voudrait voir continuer à se produire.

Les autres séances


Quelque chose a changé…
« Que s’est-il passé depuis la dernière séance que vous souhaitez voir continuer à se produire ? »
Le but de la thérapie devient d’aider le client à continuer dans les changements qui se sont produits.
La structure des séances reste globalement la même. L’espacement se fait dès qu’une amélioration apparaît dans la vie de la personne. L’espacement de base des séances est d’une semaine. Une séance de suivi à 6 semaines est proposée en fin de thérapie.
« En bref, notre point de vue est que les clients savent déjà quoi faire pour résoudre les troubles qu’ils apportent en thérapie : ils ne savent simplement pas qu’ils savent. Notre travail, comme thérapeutes qui nous occupons de thérapie brève, est de les aider à construire pour eux-mêmes un nouvel usage des connaissances qu’ils possèdent déjà » (Steve de Shazer, Stratégie de la thérapie brève)
Lectures conseillées :
 Ici                                                                                







Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

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