samedi 12 octobre 2013

Milton H Erickson

Milton Hyland Erickson (1901-1980) est devenu une source d’inspiration inépuisable pour des générations de thérapeutes oeuvrant en thérapie bréve et en hypnose.
Psychiatre, expérimentateur du fonctionnement humain, on lui doit également une clinique humaniste fondée sur le respect de la personne, l’utilisation du monde du patient et l’apprentissage de nouveaux chemins personnels.
Il a toujours refusé de construire une théorie intégrée de sa pratique.

L’éthique

  1. Humilité et position basse. Ce n’est pas le thérapeute qui va donner un patient la bonne suggestion, c’est l’inconscient de ce dernier qui va chercher les solutions utiles pour lui-même. Quelles sont les capacités du patients, oubliées de lui-même et comment l’aider à les potentialiser ?
  2. Le changement a lieu en même temps à tous les niveaux. Les plans du changement touchent les processus idéo-moteurs, idéo-affectifs, idéo-sensoriels, idéo-cognitifs.
  3. La permissivité. Le thérapeute propose des pistes, montre un chemin mais c’est le patient qui trouve ce qu’il faut y voir. Une relation de confiance est indispensable.
  4. L’utilisation. L’induction va passer par l’utilisation de l’univers du patient, par son « orientation à la réalité »
  5. L’accompagnement. Le thérapeute doit sans cesse se référer à un haut degré de congruence pour conserver à son patient le fil de sa voix. Le sujet détermine lui-même la profondeur de la transe. Il échange grâce au signaling.
  6. La thérapie est un apprentissage ou un ré-apprentissage de compétences présentes (dans l’inconscient considéré comme une instance positive, une sorte de coffre aux trésors)
  7. Ne pas chercher à comprendre à tout prix. La thérapie a pour but le changement, non la compréhension. Passer du pourquoi il y a le problème au comment on en réduit les effets.
  8. La souplesse et l’adaptabilité du thérapeute. Celui-ci fournit au patient un modèle de présence au monde et d’interaction ici et maintenant.
  9. Les systèmes et les contextes dans lesquels sont pris les patients doivent être pris en considération dans le processus thérapeutique.

La thérapie

MiltonEricksonLe thérapeute est un créateur de contextes qui peuvent permettre à la personne, avec ses demandes et son histoire de potentialiser les ressources qu’elle a appris jusque là à ne pas utiliser. Les notions d’apprentissage et de réapprentissage sont fondamentales.
Erickson a subi dans sa vie deux graves attaques de polyomiélite qui lui ont laissé de lourdes séquelles et ont forgé une volonté et un don de l’observation hors du commun. Il connaissait plus que tout autre comment les forces de la personne peuvent être puissantes et actives sur les capacités corporelles.
Le but est de redonner au patient la possibilité de choisir.
Erickson et Rossi ont décrit une dynamique de la transe que l’on peut distinguer en plusieurs moments (qui se chevauchent dans la pratique) :
  1. La fixation de l’attention.
  2. La dépotentialisation de la conscience : par la confusion, la surprise, la surcharge, le choc…
  3. La mise en route d’une recherche inconsciente.
  4. Le processus inconscient de solution.
  5. La réponse hypnotique (observable et ratifiable)

 

Les concepts et techniques

On lui doit des techniques d’acceptation et d’alliance : Not-Doing, Not-Knowing, Yes-set.
Il a mis l’accent sur des techniques spécifiques :
  1. La voix et les techniques de pacing (respiration synchronisée avec le patient)
  2. Les truismes (énoncés d’évidences qui se conjuguent à une assertion de changement)
  3. L’implication (une proposition en implique une autre)
  4. Les suggestions composées, paradoxales, négatives.
  5. La négation (ne rien faire pour tout faire et atteindre une dépotentialisation de la conscience)
  6. Le double lien thérapeutique (choix illusoire, utilisation de plusieurs niveaux de communication et d’idéation…)
  7. Usage et observation du non-verbal et du para-verbal comme langage privilégié du patient.
  8. La communication à plusieurs niveaux (saupoudrage, symbolisation, anecdotes, métaphores)
  9. Les suggestions doivent être indirectes dans la majorité des cas. Ce n’est pas ce que le thérapeute dit qui constitue la suggestion mais ce que le patient fait.
  10. Utilisation des résistances. Elles sont considérées comme l’expression de l’individualité du patient. Ce dernier ne se permet pas d’utiliser les apprentissages qu’il connait déjà.

Lectures conseillées :

Les fameux « collected papers »              et l’ouvrage de Jay Haley
Intégrale des articles de Milton H. Erickson sur l'hypnose. Tome IV: Innovations en hypnothérapieUn thérapeute hors du commun: Milton H. Erickson
Avec S.Rosen                              et   avec E.Rossi

Avec J.Zeig


« Il y a trois principes en thérapie : Observer, Observer et … Observer ! » (Erickson)

Article écrit par Frédéric BERBEN
Psychologue clinicien, Psychothérapeute, Hypnothérapeute
Cabinet : 135 Rue du Ponceau, 53000 Laval. Tel : 06 78 24 44 45. Mail : cabinet.berben@orange.fr.

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